Nous l’avons vu au travers des articles précédents, mettre en place un SMSI (Système de Management de la Sécurité de l’Information) conforme à l’ISO 27001 est une étape importante. Mais le vrai défi commence une fois les processus définis et les mesures de sécurité instaurées. La question est : comment faire pour les maintenir dans la durée ?
C’est là qu’intervient le pilotage ISO 27001, cœur vivant de toute démarche qualité au sens large, et garant de la pérennité de ton système.
Pourquoi le pilotage ISO 27001 est essentiel ?
Sans suivi, même le système le mieux conçu s’essouffle. Les risques évoluent, les équipes changent, les technologies avancent. Le pilotage continu permet de :
- Vérifier que les règles sont toujours appliquées, au quotidien. Et bien sûr qu’elles sont comprises, et non pas juste appliquées bêtement.
- Déceler les écarts ou les dérives, parfois imperceptibles sans une surveillance constante. Cela permettra de corriger et adapter. Car parfois une dérive démontre qu’un système est mal étudié ou peu pratique dans sa mise en place.
- S’assurer que les contrôles restent efficaces, même après plusieurs mois ou années.
- Réagir face aux évolutions du contexte, qu’elles soient internes (changement de personnel, nouveau projet) ou externes (cybermenaces, réglementations).
5 leviers concrets pour réussir ton pilotage continu ISO 27001
Il existe beaucoup d’outils qui permettent de vérifier que les politiques sont appliquées, détaillons en quelques-uns, qui sont simples à mettre en place et très efficaces.
Indicateurs de suivi
Exemple : Une TPE du secteur juridique suit chaque mois le taux de sauvegarde réussie sur ses serveurs internes. Lorsqu’une baisse est détectée deux fois, une alerte est remontée au service informatique.
Le seuil de tolérance aux incidents et leur fréquence sont définis en fonction de l’impact potentiel et de la périodicité des sauvegardes. Par exemple, perdre deux sauvegardes quotidiennes peut sembler moins critique que perdre deux sauvegardes mensuelles… mais ce n’est pas toujours le cas. Si les sauvegardes journalières contiennent des volumes importants de données ou des modifications sensibles, l’impact peut être bien plus élevé.
C’est précisément l’analyse de risque initiale qui permet de qualifier cette gravité, et donc de calibrer les seuils d’alerte pertinents.

Revue régulière du SMSI
Exemple : Une entreprise de 80 personnes dans le BTP organise une revue de direction trimestrielle pour suivre l’état d’avancement des actions correctives et valider les évolutions du plan de traitement des risques.
Pour que ton SMSI ne reste pas figé, il est essentiel d’organiser des points d’étape réguliers avec la direction. Ces revues permettent de prendre de la hauteur, d’évaluer l’efficacité du système en place, et de valider les ajustements nécessaires. C’est aussi un moment stratégique pour faire le lien entre les enjeux de sécurité de l’information et les orientations de l’organisation.
Audits internes fréquents
Exemple : Dans une société IT, un audit interne ciblé est réalisé tous les deux mois sur un thème précis (gestion des accès, cloisonnement réseau, traçabilité des opérations) avec des équipes différentes à chaque fois.
Il est important de faire évoluer les équipes et les auditeurs. Chaque personne apporte son propre regard, sa compréhension du système, et ses expériences. Cette diversité de points de vue permet de mieux identifier les angles morts, de révéler des failles ignorées et d’apporter des recommandations plus pertinentes.
Mise à jour du traitement des risques
Exemple : Une start-up identifie qu’une nouvelle fonctionnalité cloud expose des données personnelles à un nouveau vecteur d’attaque. Le plan de traitement est mis à jour, et des mesures compensatoires sont mises en place sous deux semaines.
Ici encore, c’est l’analyse de risque qui permet d’évaluer la criticité de la faille. Un délai de deux semaines peut sembler long à première vue, mais il peut être justifié : le temps de diagnostiquer le problème, de solliciter un support technique externe, de développer un correctif, puis de le tester et le déployer.
Ce qui compte, c’est que l’action soit proportionnée au niveau de risque identifié, et pilotée dans un cadre clair.
Sensibilisation continue
Exemple : une collectivité locale organise tous les mois une mini-formation de 15 minutes sur Teams, « Les vendredis cyber », avec une astuce ou une alerte du moment à destination de tous les agents.
Ce format court et régulier permet non seulement de faire passer l’information, mais aussi de maintenir un lien entre les équipes et les enjeux de sécurité. Il favorise la compréhension, renforce la vigilance, et ancre progressivement les bons réflexes.
Un dernier conseil d’Arthur, ton éclaireur cybersécurité
Un pilotage ISO 27001, ce n’est pas juste des indicateurs ou des audits. C’est une démarche vivante, quotidienne, qui transforme ton système de sécurité en véritable culture d’entreprise.
Avec un peu de méthode et les bons réflexes, tu peux faire en sorte que ton SMSI respire, s’adapte et reste utile, compris… et utilisé.
Besoin d’un coup de nageoire pour structurer ton pilotage ? Arthur et l’équipe d’ELIOPOLIS t’aident à y voir clair.
